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"Les années qui nous attendent" de Camille Bordenet : un roman tout en justesse et humour sur la ruralité.
L'écriture, c'est faire un bout de chemin avec la perte. C'est toujours un "nevermore", toujours le retour d'un refoulé. Sinon, c'est pas la peine. Camille Bordenet, jeune journaliste dans un grand quotidien du soir, en charge des "ruralités", nous offre ici un premier roman époustouflant de justesse.
Le malheur du Valfroid, un bourg imaginaire de l'Isère, est le terrain de jeu. Là-bas, les mots qui ne se ressemblent plus : les campagnes sont devenues des "territoires", les paysans des "ruraux". C'est ainsi que tout part à vau-l'eau. L'enfance aussi.
Celle de Jess et Constance, voisines et amies (comme on ne l'est, absolument, qu'à l'adolescence), qui n'imaginaient pas qu'il puisse y avoir jamais un après à leur amitié, à leur attente commune du bus de ramassage scolaire, à leurs jeux et leurs désirs, à leur musique, à leur bahut, à l'aventure. C'est-à-dire un après à leur paysage, ce monde qu'elles ignoraient encore être mouvant.
Vingt ans sont passés. L'une est partie, sans crier gare ; l'autre est restée. Les deux sont au milieu de leur trentaine, mais c'est désormais tout ce qu'elles ont en commun. Constance est partie vivre à Paris, poussée par un impérieux besoin de fuite. Elle est devenue présentatrice télé et s'est efforcée avec succès de ne jamais revenir vers son pays natal.
Jess, quant à elle, a tout gardé : les Air Max et radio Nostalgie... Elle est mariée à son amour de jeunesse, un artisan, et pour "faire bouillir la marmite" a deux boulots. Dans tous les cas, parcourir les routes de chez elle...
Les choses en sont restées là, jusqu'à ce jour où la grand-mère nonagénaire de Constance, demeurée au village, décède. Les deux jeunes femmes vont alors se retrouver, mais dans un bourg qui bruisse des prochaines élections municipales et d'un sentiment de dépossession de soi, sauront-elles se reconnaître ?
Camille Bordenet nous offre ici un roman tout en justesse et humour sur la ruralité. Ses personnages parviennent à n'être les interprètes que d'eux-mêmes et non d'une quelconque cause. Parfois, ils s'oublient un peu et regardent le ciel. Alors, c'est Marie-Hélène Lafon, c'est Duras, qui veillent sur eux. Et nous aussi, désormais.
Ce roman est une poussière de verre que nous regarde avec curiosité, sans pouvoir la toucher. C'est un livre qui fait rêver à l'idée qu'il n'y a pas seulement des histoires, mais des chemins à parcourir, des paysages à découvrir.
L'écriture, c'est faire un bout de chemin avec la perte. C'est toujours un "nevermore", toujours le retour d'un refoulé. Sinon, c'est pas la peine. Camille Bordenet, jeune journaliste dans un grand quotidien du soir, en charge des "ruralités", nous offre ici un premier roman époustouflant de justesse.
Le malheur du Valfroid, un bourg imaginaire de l'Isère, est le terrain de jeu. Là-bas, les mots qui ne se ressemblent plus : les campagnes sont devenues des "territoires", les paysans des "ruraux". C'est ainsi que tout part à vau-l'eau. L'enfance aussi.
Celle de Jess et Constance, voisines et amies (comme on ne l'est, absolument, qu'à l'adolescence), qui n'imaginaient pas qu'il puisse y avoir jamais un après à leur amitié, à leur attente commune du bus de ramassage scolaire, à leurs jeux et leurs désirs, à leur musique, à leur bahut, à l'aventure. C'est-à-dire un après à leur paysage, ce monde qu'elles ignoraient encore être mouvant.
Vingt ans sont passés. L'une est partie, sans crier gare ; l'autre est restée. Les deux sont au milieu de leur trentaine, mais c'est désormais tout ce qu'elles ont en commun. Constance est partie vivre à Paris, poussée par un impérieux besoin de fuite. Elle est devenue présentatrice télé et s'est efforcée avec succès de ne jamais revenir vers son pays natal.
Jess, quant à elle, a tout gardé : les Air Max et radio Nostalgie... Elle est mariée à son amour de jeunesse, un artisan, et pour "faire bouillir la marmite" a deux boulots. Dans tous les cas, parcourir les routes de chez elle...
Les choses en sont restées là, jusqu'à ce jour où la grand-mère nonagénaire de Constance, demeurée au village, décède. Les deux jeunes femmes vont alors se retrouver, mais dans un bourg qui bruisse des prochaines élections municipales et d'un sentiment de dépossession de soi, sauront-elles se reconnaître ?
Camille Bordenet nous offre ici un roman tout en justesse et humour sur la ruralité. Ses personnages parviennent à n'être les interprètes que d'eux-mêmes et non d'une quelconque cause. Parfois, ils s'oublient un peu et regardent le ciel. Alors, c'est Marie-Hélène Lafon, c'est Duras, qui veillent sur eux. Et nous aussi, désormais.
Ce roman est une poussière de verre que nous regarde avec curiosité, sans pouvoir la toucher. C'est un livre qui fait rêver à l'idée qu'il n'y a pas seulement des histoires, mais des chemins à parcourir, des paysages à découvrir.